De la démarche de consensus à une nouvelle pratique professionnelle
Un choix : la théorie écosystémique
La démarche théorique retenue dans le rapport de consensus s’inscrit dans une perspective écosystémique qui prend en compte de multiples déterminants sur les plans individuel, familial et contextuel. En effet, l’approche des situations individuelles et/ou familiales, ne peut s’appréhender sans une dimension multidimensionnelle et multidisciplinaire du sujet dans son environnement contextuel et des systèmes avec lesquels il se trouve en interaction, et qui gravitent autour de lui.
La théorie écosystémique modélisée par Urie Bronfenbrenner
La référence théorique écosystémique, modélisée par Urie Bronfenbrenner, retient quatre niveaux systémiques :
- le microsystème pour ce qui concerne les relations intrafamiliales ;
- le mésosystème s’agissant du premier réseau de sociabilité (crèche, école, aire de jeux de proximité...) ;
- l’exosystème pour la famille élargie et le réseau de soutien formel des institutions et services ;
- le macrosystème, c'est-à-dire la loi commune, les habitus culturels et les valeurs sociétales partagées.
L’ensemble de cet environnement est lui-même soumis au chronosystème, c'est-à-dire à la temporalité des évènements de vie, comme à celle du développement de l’enfant lui-même.
Ces différentes strates sont à considérer comme des ressources susceptibles d’être activées au service de l’enfant et de contribuer aux actions cliniques, sociales, éducatives et aux expériences alternatives et complémentaires à ce que lui offre sa famille. Ces strates constituent ainsi des facteurs potentiels de protection et de résilience, de son développement et de son bien-être. De ce fait, l’analyse contextuelle de ces différents systèmes participera de l’évaluation de la situation du mineur et de sa famille et du plan d’action susceptible d’être mobilisé pour répondre à la satisfaction de ses besoins au service de son développement.
Les besoins fondamentaux, un outil de dialogue
La démarche de consensus a retenu le principe d’un cadre de référence national transversal partagé et d’un cahier des charges pour son élaboration et sa mise en œuvre. Ce cadre de référence national transversal permet par un langage commun, des connaissances et une culture croisée, d’harmoniser et d’améliorer les interventions des différents champs impliqués (social, sanitaire, éducatif, justice).
Il propose une approche par les besoins de l’enfant partagés par tous les acteurs, et conformes à ses droits tels que prévus par la convention internationale des droits de l’enfant. En effet, ce référentiel permet de disposer d’un cadre théorique de référence, d’un outil de médiation entre professionnels de différentes disciplines, et d’un outil de dialogue avec l’enfant et les parents, associés à la démarche évaluative.
Les besoins fondamentaux et l’écosystèmie contextuelle au service de l’évaluation
Ce modèle de cadre d’analyse des situations des mineurs en danger, ou en risque de danger, et de leur contexte familial doit s’appuyer sur une démarche évaluative en trois dimensions :
- les besoins de l’enfant, au regard de son âge, de son développement et de sa singularité ;
- les capacités des figures parentales aptes à répondre à ces besoins ;
- les facteurs familiaux, sociaux et environnementaux susceptibles d’influer sur les réponses à ces besoins.
Les besoins fondamentaux de santé physique et psychique inscrits dans les actions du SDEF 2025-2029.