Déviation de la RD 20 à Aixe-sur-Vienne

1. Rappel des objectifs de l’aménagement

Aixe-sur-Vienne est une commune importante du Sud-Ouest de l’agglomération de Limoges. Ville centre d’une unité urbaine de 7 600 habitants et d’une Communauté de communes de 16 000 habitants (Val de Vienne), elle accueille un nombre important d’entreprises, de services et d’activités. Elle contribue à la structuration du territoire périurbain et rural. Le projet de déviation de la RD 20, tel qu’imaginé et construit en concertation avec l’ensemble des élus et la population, participe fortement à cet enjeu.

Les élus des cantons et communes concernés ont en effet demandé dès les années 2000, une liaison nouvelle directe avec la RD 2000 depuis la RD 20, répondant à plusieurs objectifs :

• diminuer le trafic et les nuisances afférentes en centre-ville d’Aixe-sur-Vienne ;
• améliorer la sécurité des usagers sur la RD 20 à proximité et vers Aixe-sur-Vienne ;
• désenclaver les territoires desservis par la RD 20 au Sud, en les reliant via la RD 2000 à Limoges et aux grands axes routiers.

Le projet de déviation de la RD 20 à Aixe-sur-Vienne constitue ainsi une liaison permettant de relier la RD 20 au contournement Nord-Ouest de Limoges, initié par la RN 520 reliant l’A20 au Nord de Limoges à la RN 141, puis par la RD 2000 reliant Le Breuil sur la      RN 141 au giratoire de La Pouge sur la RN 21, conçu dès l’origine comme l’amorce du projet de déviation de la RD 20 à Aixe-sur-Vienne.

Une autorisation de programme de 6,5 M€, correspondant au montant estimé de l’opération, a été inscrite au budget départemental.

2. Un projet d’intérêt public

Aujourd’hui, cet aménagement permet :

• de réduire la circulation dans le centre-bourg d’Aixe-sur-Vienne : ce projet de déviation permet ainsi de réduire drastiquement les nuisances sonores, olfactives et vibratoires, particulièrement importantes dans ce secteur, et d’améliorer le confort de vie des riverains ;
• d’améliorer la sécurité des usagers et prévenir les accidents liés à ce trafic dans le bourg d’Aixe-sur-Vienne : le gabarit des voies dans le centre-bourg d’Aixe-sur-Vienne mais également dans le hameau de Lageaud, qui supportaient un trafic de poids lourds particulièrement important, n’était pas adapté à la circulation de ces véhicules.

Le projet permet le délestage du centre-bourg d’Aixe-sur-Vienne du trafic de transit, favorisant ainsi le développement des modes actifs (espaces piétonniers, bandes cyclables) et l’amélioration de la qualité de vie (baisse des nuisances sonores, vibratoires et amélioration de la qualité de l’air…).  

Dans ce cadre, le centre-bourg d’Aixe-sur-Vienne vient d’être aménagé et piétonnisé sur des fonds de Dotation d’équipement des territoires ruraux (DETR). L’objectif de ce projet est bien de sécuriser encore plus ce centre-bourg par l’éloignement du trafic de la RD 20 ;

• d’accompagner la revitalisation économique et démographique des territoires du Sud-Ouest du département et plus particulièrement le désenclavement du bassin de vie et d’emploi du Pays des Feuillardiers : il permet de faciliter le déplacement entre les villes du territoire concernées, tout en garantissant une certaine qualité de vie aux habitants d’Aixe-sur-Vienne ;
• se conformer au PLU intercommunal de la Communauté de communes du Val de Vienne, dont fait partie Aixe-sur-Vienne, la nouvelle voie constituant la limite entre les espaces naturels et agricoles et ceux à urbaniser ou urbanisés.

Au vu de ces éléments, ce projet, qui a fait l’objet d’un large consensus auprès de la population et des élus du territoire, présente bien un intérêt public de nature sociale et économique majeur et s’inscrit dans un projet d’aménagement durable du territoire.

3. Les principes techniques de l’aménagement

La variante retenue a été adoptée par les membres de la Commission permanente dans sa réunion du 9 janvier 2018.

La voie nouvelle qui permet de relier la RD 20 au carrefour giratoire de La Pouge (RD 2000/RN 21) s’étend sur 1,9 km (voir plan général en annexe).

Le profil en travers de la nouvelle voie est conforme au profil RPD (Réseau primaire de désenclavement) de la politique routière départementale :

• largeur de chaussée   : 6,50 m
• accotement stabilisé   : 1,50 m
• berme                       : 1,50 m
• fossés bétonnés         : 2,00 m

Les deux voies interceptées, l’ancienne RD 20 et la voie communale de Fénerolles, ont été rétablies par l’intermédiaire de deux carrefours aménagés avec des voies de tourne-à-gauche pour sécuriser les mouvements en lien avec l’urbanisation de ce secteur.

Ce projet s’inscrit également dans le cadre des engagements du Département pris en matière de mobilité douce ou alternative à la voiture individuelle.

Ainsi, l’accotement stabilisé de 1,50 m de chaque côté de la chaussée permet d’offrir une bande multifonctionnelle pour tenir compte notamment des modes doux, facilitant ainsi le déplacement des cyclistes mais également le dépassement des véhicules lents, comme les engins agricoles. Une continuité cyclable a été mise en place au niveau du giratoire de La Pouge (RD 2000/RN 21/future RD 20) pour assurer une liaison sécurisée avec l’agglomération d’Aixe-sur-Vienne. Pour répondre à certaines observations sur l’effet potentiellement dissuasif des peintures, les surlargeurs n’ont pas l’objet d’un traitement coloré.

De plus, une aire de covoiturage d’une vingtaine de places a été intégrée à proximité du giratoire de la RN 21 avec la participation du « Fonds vert » de l’Etat à hauteur de 80 %, soit 64 000 €.           

4. Un projet exemplaire pour la préservation et la mise en valeur du milieu naturel

Afin de limiter au maximum les impacts du projet sur la faune, la flore et les habitats, différentes mesures ont été proposées par le Département et reprises au sein de l’arrêté préfectoral espèces protégées, tant en phase travaux qu’en phase exploitation.

Les espèces particulièrement sensibles identifiées dans le secteur sont le Grand capricorne, la Lucane cerf-volant, le Sonneur à ventre jaune et le cortège d’espèces de chiroptères.

Les compensations sont d’au moins 4 fois l’impact (haies, boisements…).

Les mesures en phase chantier (évitement et réduction)

Toutes ces mesures ont été réalisées sous le contrôle de l’écologue chargé du suivi de la phase chantier :

• les opérations ont été planifiées dans le temps pour limiter la perturbation sur les phases de vie les plus sensibles des espèces (reproduction notamment) ;
• pas de travaux nocturnes (préservation des chiroptères et oiseaux nocturnes) ;
• balisage des secteurs sensibles pour que les entreprises n’y pénètrent pas ;

• limitation des risques de pollution accidentelle : lavage, stockage et ravitaillement des engins sur des secteurs non sensibles ;
• implantation de 4 km de clôtures amphibiens sur l’intégralité des emprises pour éviter leur colonisation et la destruction d’individus ;

• sauvetage éventuel des amphibiens dans l’emprise des travaux (passage hebdomadaire de l’écologue) ;
• limitation du risque de dispersion d’espèces exogènes, notamment par la revégétalisation des emprises et dépendances vertes inutilisées ;
• abattage spécifique des arbres-hôtes pour les insectes et chiroptères.

Les mesures en phase exploitation (compensatoires)

Ces mesures ont été conduites avec l’accompagnement du Conservatoire d’espaces naturels Nouvelle-Aquitaine :

• entretien spécifique des abords routiers ;
• aménagement de 3 zones de franchissement de la route pour les chiroptères ;

• création de deux passages inférieurs pour la petite faune, avec un grillage de guidage ;

• absence d’éclairage permanent ;
• sur un site à 1 km du chantier : acquisition d’un îlot mixte (boisements et prairie humide), plantation partielle en chênes, création de 5 mares, mise en place d’un plan de gestion et suivis écologiques sur 99 ans ;
• à proximité de l’aire de covoiturage : plantation de 0,5 ha de feuillus et préservation d’un bosquet sur l’emprise de l’aire de covoiturage amenant à réduire d’une place la capacité de l’aménagement ;
• création de gîtes artificiels reptiles, amphibiens et insectes ;