L’année 2021 a été marquée par une baisse du nombre de foyers bénéficiaires après un pic historique en novembre 2020 à 10 420. Le niveau reste toutefois légèrement supérieur à celui constaté avant la crise sanitaire malgré une reprise franche du marché de l’emploi en 2021 et alors même que de nombreuses incertitudes planent sur l’évolution de la situation économique.
Au 31 décembre 2021, 9 982 foyers bénéficiaires du RSA ont été comptabilisés dont 9 532 foyers CAF et 450 foyers MSA. Ils étaient 10 393 à la même date en 2020 et 9 853 en 2019. Il est donc enregistré une régression de 3,95 % sur l’année.
Le graphique ci-après retrace l’évolution mensuelle du nombre de foyers bénéficiaires sur 2021 :
Abstraction faite du mois de juin, les effectifs sont en diminution continue du mois de janvier 2021 jusqu'au mois d'octobre de cette même année, passant de 10 281 foyers bénéficiaires à 9 799 (-4,7 %). Une légère reprise est observée en fin d’année, ce qui porte le nombre de foyers bénéficiaires à un niveau supérieur à celui d’avant-crise sanitaire (9 936 en mars 2020).
La population couverte (les personnes couvertes sont celles présentes dans un foyer bénéficiaire du RSA. Ce sont principalement les conjoint(e)s et les enfants de l’allocataire identifié comme principal) par le dispositif RSA passe d’un effectif de 22 814 personnes au 31 décembre 2020 à 21 909 personnes au 31 décembre 2021 (les données de la MSA utilisées pour le mois de décembre 2021 correspondent aux données dites précoces qui peuvent légèrement diverger des données consolidées (936)). La tendance suit donc logiquement celle du nombre de foyers couverts (-3,8 % entre décembre 2020 et décembre 2021 - afin d’obtenir une comparaison fiable, il est tenu compte des données précoces de décembre 2020 (976) et non des données définitives (1023)) , avec un ralentissement de la baisse observée depuis juin 2021.
Au 31 décembre 2021, 2 725 bénéficiaires du RSA, affiliés au régime général, percevaient la prime d’activité, représentant une part de 28,6 % de l’ensemble des bRSA.
La majeure partie des bénéficiaires du RSA relèvent du régime général : 95,5 % de l’effectif au 31 décembre 2021.
Cette répartition demeure relativement stable d’une année sur l’autre même si la proportion d’allocataires affiliés au régime agricole poursuit sa hausse, passant de 4,2 % fin 2020 à 4,5 % fin 2021. Pour mémoire, la proportion d’allocataires MSA était de 3,4 % fin 2019.
Fin 2021*, 83,5 % des BRSA sont des personnes isolées, en très légère baisse par rapport à 2020. Parmi elles, 53 % sont des femmes seules avec ou sans enfant ; 62,9 % sont des personnes sans enfant. Deux différences notables sont toutefois à relever selon le régime d’affiliation :
*Chiffres au 31/12/2021 pour la CAF et au 30/09/2021 pour la MSA
Quel que soit le régime d’affiliation observé, les BRSA présents dans le dispositif depuis plus de 2 ans sont majoritaires. Ils représentent 75 % des BRSA affiliés au régime général (+4 points en 1 an).
MMD Nord Agglo | MDD Sud Agglo | MDD Nord HV | MDD Ouest HV | MDD Sud HV |
---|---|---|---|---|
35,07 % | 38,05 % | 8,66 % | 9,06 %
| 9,15 % |
73 % des allocataires du RSA se concentrent sur les secteurs géographiques des MDD urbaines et péri urbaines (les proportions étaient équivalentes en 2019 et 2020).
Le service RSA a traité 109 recours en 2021 (contre 98 l’année précédente) dont 97 au titre de recours administratifs et 12 au titre de recours contentieux auprès du Tribunal administratif.
6 jugements du Tribunal administratif ont par ailleurs été rendus, rejetant toutes les requêtes introduites par les demandeurs.
La procédure d’orientation initiale, réalisée systématiquement vers le Conseil départemental pour tout nouvel entrant, s’est poursuivie en 2021. Elle repose sur un entretien au cours duquel les données relatives à la situation sociale et professionnelle des bénéficiaires sont recueillies, servant de base à une connaissance élargie à l’ensemble des allocataires et à l’élaboration des parcours d’insertion.
A ce titre, 3 808 orientations initiales ont été réalisées en 2021 par les services sociaux du Département. Par ailleurs, 78 CVIL se sont réunies au cours de l’année 2021 et ont décidées :
Orientations initiales | Orientation d’accompagnement social | 3808 |
Réorientations / CVIL | Réorientation vers PLIE / ARPE | 338 |
Réorientation vers le Conseil Départemental | 167 | |
Réorientation vers Pôle Emploi | 1086 | |
Autre (RME, CHRS, Centre de jour) | 13 | |
Total Réorientation | 1604
| |
Réexamen de situation / CVIL | Maintien d’orientation sociale | 2844 |
Au 31 décembre 2021, 9 393 personnes bénéficiaient d’une orientation en cours de validité contre 9 698 en 2020, cette baisse s’expliquant principalement par la diminution du nombre de personnes soumises aux droits et devoirs.
Le nombre de personnes soumises aux droits et devoirs s’élevant à 11 003 (- 842 personnes en 1 an), ce sont 85,4 % de personnes soumises aux droits et devoirs qui sont effectivement orientées au 31 décembre 2021 (contre 81,9 % en 2020).
Les orientations sont principalement sociales, à 70,4 %, cette proportion tendant à se stabiliser autour des 70 % depuis 2020, après une forte progression depuis 5 ans.
Orientation (socio)professionnelle | dont Pôle emploi | 2409 | soit 25,7 % |
dont PLIE | 256 | soit 2,7% | |
dont ARPE | 114 | soit 1 % | |
TOTAL | 2 779 | soit 29,6 % | |
Orientation sociale | dont CD | 6540 | soit 69,6 % |
dont ARSL | 64 | soit 0,7 % | |
dont RME | 10 | soit 0,1 % | |
TOTAL | 6 614 | soit 70,4 % |
En 2020, en raison de la crise sanitaire ayant entrainé la suspension des rendez-vous en Maison du Département et le choix de privilégier les rendez-vous d’orientation, le nombre de contrats signés avait diminué à 4 190 contre 4 612 en 2019. En 2021, avec la reprise normale des activités en Maison du Département, 5 256 CER ont pu être signés, dont 4 906 en polyvalence de secteur.
TYPE CONTRATS | 2018 | 2019 | 2020 | 2021 |
---|---|---|---|---|
Avenant du CER | 70 | 45 | 41 | 18 |
Accompagnement professionnel (contrats PLIE / ARPE) | 267 | 320 | 250 | 332 |
CER | 4 033 | 4 247 | 3 899 | 4 906 |
TOTAL | 4 370 | 4 612 | 4 190 | 5 256 |
Ce chiffre recouvre des types de contrats différenciés, à savoir :
CER | CER | CER PLIE | CER ARPE | Avenant | Total | |
---|---|---|---|---|---|---|
nombre | 1 902 | 3 004 | 200 | 132 | 18 | 5 256 |
% | 36,2 | 57,2 | 3,8 | 2,5 | 0,3 | 100 |
Les CER de niveau 1 et 2 correspondent dans les deux cas à des contrats signés avec des BRSA orientés social, lesquels sont dans leur très grande majorité accompagnés par des travailleurs sociaux du Département. Dans le premier cas, la dimension sociale est privilégiée au regard de l’importance des freins à l’emploi identifiés. Les CER de niveau 2 sont conclus avec des BRSA en mesure d’amorcer une démarche professionnelle, notamment à travers la mobilisation de dispositifs de mise en activité dans le cadre de l’insertion par l’activité économique.
Dans le cadre des CER de niveau 1, les trois items les plus prégnants sont l’accès aux droits (27,2 %), la famille / parentalité (25 %) et l’accès aux soins (23,8 %).
Pour les CER de niveau 2, les items les plus représentés sont, par ordre d’importance, l’aide à la réalisation d’un projet ou de poursuite d’activité non salariée (32,2 %) puis la famille/parentalité (27,7 %) et l’accès aux droits (26,6 %).
Le nombre de proposition de sanctions (réductions-suspensions) a légèrement augmenté passant ainsi à 798 en 2021 contre 739 pour 2020. Cette année encore, aucune suspension directe n’a été proposée.
Au final, 493 réductions ont été effectivement décidées ainsi que 171 suspensions.
L’écart entre le volume des sanctions proposées et réalisées renvoie, comme les années précédentes, aux situations où la personne concernée régularise sa situation dans les délais dont elle dispose avant la CVIL.
La majorité des sanctions (réductions et suspension) a pour motif l’absence de contractualisation ou renouvellement de contractualisation dans les délais (384 sanctions sur ce motif).
Ces actions sont destinées à développer les prérequis nécessaires à l’élaboration de parcours d’insertion pour les personnes ne pouvant accéder aux mesures d’insertion professionnelle ou au secteur de l’insertion par l’activité économique (IAE) comme inscrit dans le Pacte territorial pour l’insertion (PTI).
Elles constituent, en parallèle de l’accès au droit commun, une offre d’insertion mobilisable dans l’élaboration des CER, particulièrement destinée aux personnes accompagnées par les travailleurs sociaux du Département.
Par nature très diverses (ateliers de mobilisation, accompagnement psychosocial, aide financière, spécificités de certains publics), ces actions, au nombre d’une vingtaine, ont bénéficié à près de 3 000 personnes dont une grande majorité d’allocataires du RSA.
Le Conseil départemental a contribué en 2021 au financement ou cofinancement de l’ensemble de ces actions à hauteur de 509 025 € dont 64 255 € au titre de la plateforme mobilité.
Le marché public « inclusion des publics précaires » a été reconduit en 2021 pour une année renouvelable. La plupart des actions ont repris une activité régulière après une année 2020 marquée par des suspensions liées à la crise sanitaire et aux confinements.
A noter ce pan de l’offre d’insertion, divisé en plusieurs lots, est cofinancé par le fonds social européen dont le suivi administratif est assuré par 2 collègues au sein du service RSA.
La population RSA se caractérise par une part conséquente de personnes disposant de qualifications inférieures à un niveau V et/ou ne maîtrisant que partiellement le français. Cette situation compromet la construction de parcours d’insertion cohérents et nécessite une offre de formation élargie et accessible.
L’offre départementale est structurée autour de 14 ateliers répartis sur l’ensemble du territoire, certains ateliers s’adressant spécifiquement à des bénéficiaires issus de la communauté des gens du voyage.
En 2021, 2 ateliers ruraux ont expérimenté la mixité des publics (non francophone et gens du voyage).
Parmi les fragilités sociales, l’isolement ou le sentiment d’isolement sont fortement représentés chez les bénéficiaires du RSA. Depuis de nombreuses années, des groupes de socialisation sont donc mis en place sur l’ensemble du territoire départemental.
En 2021, 4 groupes se sont régulièrement réunis : 2 sur l’agglomération limougeaude (dont 1 hors marché public, soutenu via une participation financière), 1 à Saint-Léonard-de-Noblat et 1 à Bellac.
L’état de santé, notamment psychologique, des bénéficiaires du RSA est en moyenne plus dégradé que dans la population générale et constitue un frein récurrent à l’inclusion sociale et professionnelle.
Le Département finance donc, via 2 lots du marché public « inclusion », des actions visant au soutien psychologique et à la mobilisation pré-professionnelle. L’objectif est de permettre à chaque bénéficiaire de développer la confiance en soi, d’impulser de nouvelles dynamiques, et d’apporter des compétences de base en vue d’une autonomie personnelle, sociale et professionnelle.
L’accompagnement se réalise en collectif ou en individuel.
Les actions financées hors marchés publics, majoritairement sous forme de subventions à des associations, ont pour vocation de compléter l’offre à destination des publics les plus éloignés de l’emploi. Il s’agit principalement de permettre à ces publics d’acquérir des savoirs de base et de permettre une socialisation via des actions de groupe.
Si la plateforme présente une activité toujours conséquente, son accès pour le public résidant en zone rurale est toujours problématique.
Pour l’année 2021, les travailleurs sociaux du Département ont prescrit 62 personnes (dont 56 bénéficiaires du RSA) vers la plateforme mobilité afin d’accéder à un diagnostic mobilité ou à l’auto-école sociale.
Au 31 décembre 2021, 168 personnes étaient en cours d’accompagnement par la plateforme (diagnostic, formation ou location de véhicule) qui s’est enrichie d’un service de garage solidaire (cf. Eléments MOBILIM87 supra).
Pour faire face au désengagement de l’Etat, suite à la fin de l’aide personnalisée de retour à l’emploi qui permettait de prendre en charge en partie les dépenses liées à la reprise d’activité professionnelle (emploi, formation, création d’entreprise), le Conseil départemental a décidé de mettre en place un fonds d’insertion départemental (FID) doté annuellement de 50 000 €.
Au titre de l’année 2021, 32 045 € ont été alloués à des BRSA au titre du FID.
On note, comme les années précédentes, une forte mobilisation du fonds pour les questions liées à la mobilité.
Conseil départemental de la Haute-Vienne
Pôle emploi insertion