ANALYSE
Notre initiative a été extrêmement
spontanée et les makers ont mis beaucoup
du leur pour répondre aux besoins. Ils
ont acquis la matière première sur leurs
fonds propres et certaines personnes ont
même acheté une imprimante exprès pour
cette opération. Les bénéficiaires nous
soutiennent quand ils le peuvent, par un
don de matières premières (feuille PVC,
filament 3D...) pour permettre de fabriquer
d'autres visières. La plupart des makers
n'étaient pas reliés entre eux avant, mais
en quelques jours ils ont su se retrouver et
se mobiliser autour de cette action. C'est
ça la force de la solidarité et du bénévolat
allié aux réseaux sociaux ! Après cette
expérience, on gardera le groupe actif pour
de l'entraide, pour se dépanner ou partager
nos objets. L'expérience a également prouvé
qu'une réponse localisée à un problème
est souvent plus efficace. Si on a besoin de
réactiver le groupe sur une autre action, il
est sûr que les makers répondront présents.
THOMAS JOUBERT
CHEF DE PROJET WEB
"CERTAINES PERSONNES
ONTMÊME ACHETÉ
UNE IMPRIMANTE EXPRÈS POUR
CETTEOPÉRATION "
Thomas est chef de projet dans une agence web à Limoges. Lorsque son
collègue Julien lui a proposé l'idée de participer à l'élan national de lutte
contre l'épidémie de coronavirus, le principe l'a immédiatement séduit.
Puisque ces jeunes makers disposent d'imprimantes 3D, pourquoi ne pas
utiliser celles-ci pour fabriquer des visières anti-projections ? Aussitôt
l'action fédère à vitesse grand V dans une communauté naissante de
makers limousins qui se retrouvent bientôt une cinquantaine sur la Haute-
Vienne et la Creuse, antenne du réseau national Makers contre le Covid-19.
Fin mai, ce sont 10000 visières qui ont été fabriquées et distribuées
bénévolement auprès de soignants, de professionnels, de commerçants,
du drive de la Chambre d'agriculture ou de quiconque les sollicite : “
On
ne sélectionne pas : quelqu'un qui demande, c'est qu'il en a besoin !
” La
répartition géographique des makers sur l'ensemble du département leur
a permis d'être très réactifs en livrant les demandes dans leur voisinage
immédiat : “
La proximité rapproche producteurs et demandeurs, avec
des livraisons quelques heures après la fabrication des visières !
” Une
démarche décentralisée, solidaire, spontanée et autonome, et répondant
à une demande locale ! Et si les makers limousins participaient à
construire le monde de l'après Covid-19 ?
•
Solidaires et bénévoles,
les
makers de laHaute-Vienne
– 30%
environ d’
activité économique
en Haute-Vienne
2 techniciens du laboratoire départemental
mis à disposition du CHU pour effectuer les tests PCR
950 personnes âgées
accompagnées par téléphone
Durant leconfinement…
fermé
»
BONUS VIDÉO
13
HAUTE-VIENNE, LE MAG #164
/ DOSSIER