HVMG-165-web - page 23

Une rentrée faite dans des conditions
inédites
Au moment où je rédige cette tribune, nous venons
d’apprendre que le Centre de la mémoire d’Oradour-
sur-Glane a été profané, des inscriptions négationnistes
ayant été découvertes à l’entrée. Cet acte honteux doit
bien évidemment faire l’objet d’une condamnation et nous
conforte dans l’idée qu’un lieu de transmission de la mémoire
est indispensable. Il doit inciter chacun d’entre nous à veiller
encore plus à ce que la vérité des faits soit connue pour ne pas
oublier les 642 martyrs. L’enseignement constitue également
un moyen de lutter efficacement et nul doute qu’en ce début
d’année scolaire, la communauté éducative s’emploiera à
rappeler l’histoire de ce drame à la résonance internationale.
Pour l’heure, il convient de souligner qu’en ce mois
de septembre, la rentrée scolaire n’a pas été la seule
préoccupation des Français ; le contexte économique
et sanitaire a occupé et continue à occuper une place
importante. En effet, la crainte d’une deuxième vague du
Coronavirus, l’extension du port du masque, l’annonce de
plans sociaux dans de nombreux secteurs, la question du
pouvoir d’achat sont autant de sujets sources d’inquiétude.
Cette situation inédite tend à faire passer au second plan
plusieurs priorités annoncées par le gouvernement Castex,
telles qu’une administration de l’État renforcée dans les
territoires ou encore une nouvelle phase de décentralisation.
Saluer l’implication des collectivités territoriales dans la gestion
de la crise du COVID-19 et dans le cadre du plan de relance de
l’activité économique est un bon début mais nous attendons
désormais du gouvernement des “600 jours” des actes!
En cette période, je soulignerai l’investissement réalisé par
notre collectivité pour améliorer les conditions d’études
de nos collégiens. Je prendrai l’exemple de l’extension en
cours du collège Jean Rebier d’Isle qui doit permettre, en
septembre 2021, d’accueillir les 650 élèves dans un bâtiment
au label “énergie positive et réduction carbone”… voici du
concret !
Dépendance : ne devrait-on pas
reconsidérer la création d’un 5
e
risque?
L’annonce du Gouvernement en mai dernier de créer un
5
e
risque soit une nouvelle branche de la Sécurité sociale,
suscite d’ores et déjà des interrogations telles que celles de
la complexité des financements, la multiplicité des financeurs,
l’augmentation des besoins, la professionnalisation de la prise
en charge ou encore la pérennité des ressources.
Concernant le financement, il est prévu la réaffectation
d’une part de CSG, 2 milliards d’euros ont même été évoqués.
Cependant, le rapport Libault paru en 2019 et dont l’auteur est
un ancien directeur de la Sécurité sociale, fait le constat d’un
manque probable de 10 milliards d’euros par an pour financer
la perte d’autonomie d’ici 2030. Ainsi, les 2 milliards de CSG
annoncés seront largement insuffisants.
Enfin si ce projet voit le jour, l’État pilotera un nouveau volet
de la protection sociale au détriment des acteurs actuels qui
apportent de l’innovation et de la proximité au moment même
où la crise sanitaire que nous avons vécue a révélé les besoins
et les attentes en termes de décentralisation..
Les communes sont le fondement de notre République. Alexis de
Tocqueville disait en 1848 : «
c’est dans la commune que réside
la force des peuples libres, les institutions communales sont à
la liberté ce que les écoles primaires sont à la science, elles la
mettent à la portée du peuple, elles lui en font goûter l’usage
paisible et l’habituent à s’en servir.
»
Le ciment, mais cela Tocqueville ne pouvait pas le savoir, qui relie
les communes entre elles, notamment en matière de solidarité,
ce sont les départements. Et, gageons que d’ici les prochaines
élections départementales, des projets gouvernementaux vont
sûrement ressurgir pour montrer à quel point nous sommes
inutiles et dépensiers pour tenter une énième réforme de
notre institution. Il reviendra à la gauche d’en apporter la
preuve contraire, dans les mois qui viennent lors des élections
départementales. Au regard de la crise économique et sociale
qui enfle, nos concitoyens vont avoir besoin tant des communes
que des départements.
GROUPE SOCIALISTE
ET APPARENTÉS
LAURENT LAFAYE
Président du groupe Socialiste et
apparentés
Conseiller départemental du
canton de Panazol
GROUPE LES RÉPUBLICAINS
-UDI-MODEM-
INDÉPENDANTS
SARAH GENTIL
Présidente du Groupe
Les Républicains - UDI - Modem -
Indépendants
Conseillère départementale du
canton de Limoges 6
GROUPE ADS-PCF
PIERRE ALLARD
Conseiller départemental
du canton de Saint-Junien
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HAUTE-VIENNE, LE MAG #165 / TRIBUNES LIBRES
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