HVMG-162-janv20 - page 23

Vous avez dit "stratégie" ?
Le gouvernement utilise souvent le mot "stratégie", stratégie
nationale de prévention et de lutte, stratégie nationale "sport-
santé" ou "Ma santé 2022"… Mais que se cache-t-il réellement
derrière cette appellation ?
Prenons l’exemple de la stratégie nationale de prévention et
de protection de l’enfance 2020-2022 présentée en octobre
dernier, l’amélioration de la prise en compte de la prévention
concernant au premier chef le Conseil départemental en
charge de l’aide sociale à l’enfance.
L’objectif du gouvernement est en fait d’inciter à une contrac-
tualisation entre l’État et les Départements en imposant les
mêmes objectifs définis à tous. Le procédé pourrait présen-
ter certains avantages si de réels échanges avaient lieu pour
permettre une adaptation au niveau de chaque territoire, en
tenant compte de ses besoins et des mesures déjà mises en
place ; or, parmi celles préconisées, de nombreuses existent
déjà ou sont contenues dans notre Schéma départemental de
l’enfance et de la famille 2019-2023.
De plus, les moyens financiers annoncés, 80 millions d’euros,
apparaissent bien dérisoires au regard des sommes déjà
engagées par l’ensemble des Conseils départementaux, qui en
comparaison, consacrent globalement un budget de 8 milliards
d'euros pour l'aide sociale à l'enfance et 800 millions d'euros
pour la protection maternelle infantile.
Il est ainsi regrettable que les Départements, qui savent innover,
ne disposent pas de marges de manœuvre supplémentaires
lors de cette contractualisation.
Décidément, nous ne pouvons que constater les restrictions
imposées à la collectivité départementale : après la limitation
à 1,2 % de la progression de ses dépenses de fonctionnement,
l’absence de compensation totale des allocations individuelles
de solidarité (APA, PCH et RSA), le gouvernement s’attaque
désormais à son seul levier fiscal, en transférant sa part de taxe
foncière sur les propriétés bâties aux communes.
Espérons qu’en 2020, le rôle joué par les Conseils départemen-
taux soit mieux reconnu !
Bonne et heureuse année 2020
Un repas difficile à digérer
Conformément à la loi EGALIM, tous les restaurants scolaires
doivent proposer au moins un menu végétarien par semaine
depuis le 1
er
novembre dernier.
Dans un département d’élevage tel que le nôtre, nous considé-
rons que le caractère désormais obligatoire de cette mesure
est un signal extrêmement négatif sur une filière qui est en très
grande difficulté actuellement.
D’autant que depuis quelques années, des mesures incitatives
avaient été mises en place pour que, par leur libre choix,
les collectivités locales et les établissements scolaires qui
souhaitaient proposer un repas végétarien puissent le faire.
Par ailleurs, ces alternatives alimentaires devraient résulter uni-
quement de la volonté des parents et non de celle de l’école qui
n’a, au nomde la liberté, pas à imposer un choix comme celui-ci.
Enfin, sachant que pour un nombre croissant d’enfants le repas
pris à la cantine le midi est le seul repas équilibré de la journée,
il devrait être de notre devoir en tant qu’élus de lutter contre la
précarité alimentaire.
Comme un air de retraite
La mobilisation du 5 décembre indique clairement que nos
concitoyens ont pris la mesure de la régression sociale que
veut imposer le gouvernement en matière de retraite. C'est
une réforme à contresens de l'histoire de notre pays. Quatre
mesures de ce projet vont être particulièrement dévasta-
trices : le plafonnement à 14 % du PIB des ressources pu-
bliques affectées aux retraites, l'instauration d'un âge pivot,
la modification possible à tout moment de la valeur du point
et le calcul de la pension sur l'intégralité de la carrière vont
conduire à des baisses de pensions très importantes dans
le privé comme dans le public. Deux exemples : les femmes
qui ont plus souvent des carrières hachées et subissent des
temps partiels imposés vont être particulièrement touchées ;
les enseignant.e.s pourraient perdre quant à eux entre 300 et
900 euros de retraites avec ces nouvelles règles. Le Président
de la République et son gouvernement doivent entendre
ces revendications.
GROUPE SOCIALISTE
ET APPARENTÉS
LAURENT LAFAYE
Président du groupe Socialiste et
apparentés
Conseiller départemental du
canton de Panazol
GROUPE LES RÉPUBLICAINS
-UDI-MODEM-
INDÉPENDANTS
NATHALIE MÉZILLE
Conseillère départementale
du canton de Limoges 1
GROUPE ADS-PCF
SYLVIE TUYÉRAS
Conseillère départementale
du canton de Saint-Junien
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HAUTE-VIENNE, LE MAG #162 / TRIBUNES LIBRES
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