Sous-direction emploi insertion (SDEI)

Approbation et mise en œuvre du Pacte territorial d’insertion (PTI) 2022-2025

Coordonnateur des politiques d’insertion, le Département a adopté, lors de la séance plénière du 21 octobre 2021, son Programme départemental d’insertion (PDI) pour la période 2021-2025. Quatre grandes priorités ont été affirmées :

  • la dynamisation des parcours en misant sur le potentiel des personnes et en garantissant un juste droit à un accompagnement individualisé ;
  • le développement des dispositifs d’accompagnement individualisé permettant de travailler de manière globale et concomitante sur les difficultés sociales et professionnelles ;
  • l’amplification du contrôle du droit, garantie d’équité entre les usagers ;
  • l’activation des leviers permettant de développer l’offre d’insertion et de garantir l’efficacité de la politique départementale.

Ces engagements forts font aujourd’hui l’objet d’une déclinaison opérationnelle au travers du nouveau PTI pour la période 2022-2025, fruit d’une concertation avec l’ensemble des acteurs locaux du champ de l’insertion. Ce dernier a été adopté par l’Assemblée départementale le 2 février 2023.

Le PTI, accessible sur le site Internet du Département, se décline en 5 thématiques :

  1. Mieux orienter les personnes en s’appuyant sur une meilleure connaissance des publics ;
  2. Renforcer l’accompagnement individualisé et décloisonner les interventions ;
  3. Développer et valoriser les compétences des personnes ;
  4. Développer les relations avec le monde de l’entreprise et les opportunités d’emploi, notamment sur les métiers en tension ;
  5. Améliorer la relation aux bénéficiaires et favoriser l’autonomie.

Les politiques en faveur de l’insertion socio-professionnelle et de l’emploi

La mise en œuvre de parcours d’accompagnement socioprofessionnel pour les Bénéficiaires du revenu solidaire d’activité (BRSA)

L’accompagnement socioprofessionnel qui vise à travailler de manière concomitante sur les freins sociaux et le projet professionnel s’appuie à la fois sur les moyens propres au Conseil départemental, l’Accompagnement renforcé pour l’emploi (ARPE) et sur un partenariat développé avec les acteurs locaux de l’insertion professionnelle, le Plan local pour l’insertion et l’emploi (PLIE) de Limoges Métropole et Pôle emploi.

L’ARPE, pour le territoire rural, et le PLIE, pour le périmètre de l’agglomération, visent une logique de parcours avec un enchaînement d’étapes. La modalité « accompagnement global » entre Pôle emploi (devenu France Travail) et le Département s’attache, quant à elle, à une remobilisation de demandeurs d’emploi facilitant l’accès aux droits tant sur le volet social que professionnel. Au total, ces actions mobilisent 21 professionnels.

La file active mensuelle des participants est estimée à près de 1 200 personnes dont environ 70 % sont titulaires du RSA.

Les résultats produits par ces dispositifs restent tout à fait satisfaisants : en moyenne, 55 % des sorties interviennent pour un motif favorable. En revanche, le nombre d’entrées est, dans l’ensemble, insuffisant et met en lumière les difficultés liées à l’orientation, l’information et la mobilisation des bénéficiaires. Ces difficultés confirment la nécessité de rénover rapidement les processus d’interventions comme cela est indiqué dans les propositions du PTI. Certaines dispositions sont engagées et des effets sont attendus en 2024.

D’autre part, concernant le suivi des BRSA exerçant une activité économique, le recours aux dispositifs de droit commun est, depuis 2023, une priorité dans la constitution d’étapes du parcours d’insertion de ce public. On relève en effet, en décembre 2023, que le nombre de foyers bénéficiaires du RSA dont au moins un de leur membre est Travailleurs non-salariés (TNS) a atteint 1 641 soit 16,5 % des foyers allocataires. Cette évolution, qui connaît une augmentation régulière depuis 5 ans, se poursuit sur les derniers trimestres 2023et une très grande majorité n’ont bénéficié d’aucun des dispositifs qui leur sont dédiés.

Enfin, concernant les Non-salariés agricoles (NSA) bénéficiaires du RSA, dont le nombre reste stable avec 135 foyers, le Département participe chaque mois à la cellule haut-viennoise agri-accompagnement pour garantir un appui technico-économique et social aux exploitations fragilisées et peut apporter exceptionnellement un soutien financier ponctuel pour des situations sociales particulières.

 

Un appui à la politique conduite en faveur des contrats aidés

Les objectifs et les modalités d'intervention du Département, tant pour les contrats aidés que pour les aides aux postes des Structures d’insertion par l’activité économique (SIAE), se déclinent dans la Convention annuelle d'objectifs et de moyens (CAOM) signée avec l’État.

Alors que les contrats aidés sont un outil qui fait l’objet depuis quelques années d’un intérêt et d’un soutien irrégulier de la part de l’Etat, au détriment des personnes pour lesquelles ils peuvent être mobilisés dans la construction de parcours vers l’emploi, le Département s’attache à créer les conditions pour une mobilisation optimale de ces dispositifs dans le cadre réglementaire fixé par l’Etat.

Un objectif de 100 Parcours Emploi Compétence (PEC)

 

En 2023, la CAOM signée avec l’Etat prévoyait que le Département pouvait prescrire 100 PEC destinés à des BRSA, renouvellements et conventions initiales inclus. Au 31 décembre 2023, toutes les demandes éligibles à la CAOM ont reçu un avis favorable. Au total, 87 PEC ont été conclus avec les caractéristiques suivantes :

  • 50 demandes initiales et 37 renouvellements, pour l’essentiel des Contrats à durée déterminée (CDD) de 12 mois conclus pour 20 heures de travail hebdomadaire. 29 PEC offrent néanmoins une durée de travail supérieure à 28 heures hebdomadaires ;
  • 39 PEC ont été conclus par des établissements pour personnes âgées, 27 par des associations sociales ou médico-sociales, 9 par des collectivités territoriales et 12 par des collèges. Les métiers concernant l’aide aux personnes, auxiliaire autonomie notamment, ainsi que les emplois liés à l’entretien sont les plus fréquents ;
  • 20 salariés habitent un Quartier prioritaire de la politique de la ville (QPV) et 33 une zone de revitalisation rurale.

Tous les employeurs de PEC ont été affectés par la baisse des taux de prise en charge décidée par arrêté de la Préfecture de Région depuis février 2022, ce qui explique en partie la baisse des demandes.

  • La poursuite du dispositif Contrat initiative emploi départemental (CIED) emploi booster

 

 

 

 

Au regard de la dégradation du marché de l’emploi, l’Assemblée départementale du 15 octobre 2020 s’était par ailleurs prononcée pour relancer une aide aux employeurs du secteur marchand en faveur de l’insertion professionnelle des BRSA.

Depuis cette date, le dispositif CIED « emploi Booster » est proposé aux employeurs qui en font la demande. La participation mensuelle départementale - 535 € au 31 décembre 2023 - représente une aide égale à environ 30 % du SMIC brut pour un contrat à temps plein, la durée de la prise en charge étant de :

  • 6 mois pour un CDD de 6 mois. Un renouvellement pour 6 mois supplémentaires est examiné en cas de conclusion d’un CDI ou d’un nouveau CDD d’au moins 12 mois ;
  • 12 mois pour un CDI.

www.haute-vienne.fr/nos-actions/insertion/vous-etes-un-employeur-du-public-ou-du-prive/contrat-unique-dinsertion-cui/lemploi-booster-contrat-initative-emploi-departemental-cied

2 aides à l’emploi ont été validées en 2023 : 2 CDD de 12 et 6 mois. Intervenant en fin de parcours d’insertion, en principe pour des personnes présentant moins de difficultés dans l’emploi, la conclusion des CIED « emploi Booster » est plus complexe à mettre en œuvre que les PEC. Toutefois, alors que l’on observe une reprise marquée sur le marché de l’emploi, il apparaît nécessaire d’inscrire cette action dans la durée afin de pouvoir évaluer ses effets en matière d’accès à l’emploi des BRSA.

  • Une participation au fonctionnement des ateliers et chantiers d’insertion (ACI) correspondant à 184 postes d’insertion

Enfin, s’agissant du volet Insertion par l’activité économique, le Département concentre son action sur les BRSA inscrits dans un parcours d’insertion au sein des ACI, ces actions s’adressant à un public très éloigné du marché du travail ordinaire.

Ainsi, une participation correspondant à 184 postes occupés par des BRSA pendant 12 mois a été répartie auprès des 15 opérateurs d’ACI en fonction du nombre agréé de postes d’insertion et de leur capacité à les accueillir (soit 6 % de plus qu’en 2022). En 2023, plus de 50 % des postes en chantiers d’insertion étaient occupés par des BRSA.

Ainsi, en soutien aux contrats aidés, le Département a octroyé en 2023 :

  • 420 000 € aux employeurs mobilisant les dispositifs de contrats uniques d’insertion/PEC/Emploi Booster ;
  • 1 162 998 € au titre de l’aide aux postes des ACI.

Soit un total de 1 582 998 € pour 273 postes en contrats aidés occupés par des BRSA.

 

Un engagement confirmé auprès des SIAE

Partenaires des politiques publiques orientées vers une société plus inclusive, les SIAE jouent un rôle de tremplin vers l’emploi. Ciblant un public précaire, elles constituent un outil efficace pour rompre leur exclusion sociale et professionnelle.

En 2023, le Conseil départemental a accordé 786 000 € aux actions ciblant l’insertion professionnelle dont 682 109 € aux différentes SIAE au titre de l’encadrement socioprofessionnel qu’elles proposent aux BRSA.

Au total, ce sont 34 opérateurs qui interviennent sur le territoire départemental, dont 5 dans le cadre du prêt de main d’œuvre, service proposé par les Entreprises de travail temporaire d’insertion (ETTI) et les Associations intermédiaires (AI) :

  • 15 opérateurs portent un ensemble de 28 ACI permanents dont 5 gérés dans le cadre de marchés publics réservés ou de procédures assimilées. Pour assurer leur mission d’inclusion professionnelle, ils s’appuient sur des prestations multiples (entretien de l’environnement, filières du réemploi, sous-traitance industrielle…). Au total, l’agrément 2023 porte sur 335 ETP ;
  • 4 AI sont conventionnées pour l’accueil de 89 ETP ;
  • 13 Entreprises d’insertion (EI), intervenant dans des secteurs d’activité diversifiés, sont agréées pour 132 ETP (contre 141 en 2022) ;
  • 2 ETTI agréées pour 74 ETP en insertion (contre 60 ETP en 2022).

Au 31 octobre 2023, 1 941 personnes étaient ou avaient été salariées en 2023 dans les SIAE :

  • 40 % étaient BRSA ;
  • 58,5 % étaient des hommes, 41,5 % des femmes ;
  • 23 % résidaient en QPV et 18 % en ZRR ;
  • 26 % étaient des jeunes de moins de 26 ans et 14 % des personnes âgées de plus de 50 % ;
  • 77 % avaient un niveau inférieur ou égal au CAP/BEP.

Complétant l’offre des SIAE, le Département s’appuie également sur les Groupements d’employeurs pour l’insertion et la qualification (GEIQ).La Haute-Vienne comptait 5 groupements sectoriels : GEIQ agri Limousin Périgord, 87 Construction, SAGE (services à la personne), papier carton emballage (PCE) et transport.En 2023, le GEIQ PCE a cessé ses activités et le GEIQ transport n’a pas engagé de partenariat avec le Département pour l’accueil des BRSA.

6 projets soutenus au titre de l’appel à projets « innovation sociale »

Initialement programmé sur la période 2019-2021 et prolongé en 2022, l’appel à projets « innovation sociale » 2023-2025 a permis de financer 6 dossiers pour un montant total de subvention de 49 939 €.

On peut ainsi retenir la création d’un nouveau chantier d’insertion « ça circule » à Cussac, la création d’une entreprise départementale adaptée de travail temporaire, la mise en place du dispositif « 1ères heures » porté par l’Association Les Chemins Jacquaires et l’initiative portée par l’ADPAD pour favoriser les recrutements et la qualification dans les métiers d’aide à la personne.

https://www.haute-vienne.fr/votre-conseil-departemental/appels-a-projets-du-departement/appel-a-projets-et-a-candidatures-insertion

Le Conseil départemental poursuit également sa collaboration avec divers organismes facilitant les passerelles avec les entreprises classiques. Il soutient ainsi les acteurs suivants :

  • la Boutique club emploi (portée par l’association ARENE) pour des actions individuelles et collectives d’aide à la recherche d’emploi, en prenant appui sur des méthodes de type « coaching » ;
  • l’Association nationale emploi formation agricole (ANEFA) Limousin qui propose un service de transport gratuit au profit des demandeurs d’emploi, dont les BRSA, souhaitant participer à la collecte des pommes sur le bassin de Saint-Yrieix-la-Perche ;
  • l’association Entente entre les générations pour l’emploi et l’entreprise (EGEE) pour des ateliers de préparation à des entretiens d’embauche et du parrainage.

La clause sociale d’insertion dans les marchés publics

L’intégration des clauses sociales d’insertion dans les marchés publics permet de réserver, selon différentes modalités juridiques, un volume d’heures de travail à des personnes engagées dans un parcours d’insertion professionnelle.

C’est un outil majeur de renforcement de l'insertion par l’activité économique,sans coûts supplémentairespuisqu’il est une condition d’exécution, voire d'attribution d’un marché.

Ce dispositif est bénéfique aux publics en difficulté, notamment les BRSA, car il permet de renforcer leurs compétences mais également d’étayer leur démarche de recherche et de retour à l’emploi. Les entreprises y trouvent également un intérêt car il permet de valoriser leur responsabilité sociale tout en répondant à des besoins de recrutement de main d’œuvre.

En 2023, on peut noter une poursuite de l’augmentation du nombre d’heures totales observée en 2022.

Le nombre d’opérations et de participants demeurent stables.        

  • 37 092 heures de clauses sociales d’insertion effectuées (35 128 heures en 2022 et 27 397 heures en 2021, résultats observés sur 12 mois) ;
  • 70 opérations concernées (72 en 2022 et 81 en 2021) ;
  • 129 bénéficiaires impliqués (124 en 2022 et 136 en 2021).

En 2022, la hausse du nombre d’heures réalisées était due à quelques marchés générant un important nombre d’heures de clause sociale (Hermes International, DORSAL, SEHV).

Ces opérations sont terminées et n’ont pas de conséquence sur le bilan 2023. L’augmentation 2023 réside pour l’essentiel dans l’accroissement des heures sous maîtrise d’ouvrage du Conseil départemental et réseau SNCF.

La part des services augmente légèrement.

En 2024, de grosses opérations sont programmées (réhabilitation des logements de l’ODHAC 87, reconstruction de l’EHPAD des Cars) et devraient générer un volume important d’heures de clause sociale.

2 marchés réservés (gestion des déchets du Groupement Hospitalier Territorial et entretien des espaces verts des sites du Département) permettront de diversifier les modalités d’éxécution des clauses.

Enfin, il conviendra de poursuivre le travail entamé avec les différents services du Conseil départemental.

Les Périodes de mise en situation en milieu professionnel (PMSMP)

Conscient de la nécessité d’accompagner des dispositifs variés permettant d’accompagner le retour vers l’emploi des différents publics BRSA, le Département met en œuvre ou participe à des initiatives favorisant les rapprochements avec les entreprises.

La collectivité poursuit la gestion des PMSMP pour les personnes accompagnées dans le cadre du dispositif ARPE. Cet outil permet à des publics éloignés de l’emploi de bénéficier de phases d’immersion en entreprises. De courte durée (en général de 35 à 70 heures), elles ont pour objectif de permettre la découverte d’un métier, de confirmer un projet professionnel ou encore d’initier une démarche de recrutement.

Sur l’année 2022, 10 PMSMP ont été réalisées (contre 11 en 2022) le plus souvent sur une durée de 35 heures.

Au final, cet outil, mobilisé de manière très ciblée, a confirmé sa pertinence pour les bénéficiaires du dispositif ARPE confortant les possibilités d’agir vers un retour à un emploi durable.

La mise en œuvre du dispositif du revenu de solidarité active (RSA)

Effectifs et suivi des dépenses RSA
  • Les effectifs
    • Le nombre de foyers bénéficiaires du RSA

Au 31 décembre 2023, 9 967 foyers bénéficiaires du RSA ont été comptabilisés (dont 9 565 foyers CAF et 402 foyers MSA). Ils étaient 10 026 à la même date en 2022 et 9 980 en 2021. Il est donc enregistré une diminution de 59 foyers sur une année glissante (- 0,6 %) et de 13 foyers sur deux années (- 0,1 %).

Le graphique ci-après retrace l’évolution des effectifs sur 12 mois :

L’année 2023 s’est caractérisée par une évolution du nombre de foyers bénéficiaires du RSA en dents de scie, ces derniers oscillant dans une fourchette comprise entre 9 929 et 10 042. Le franchissement du seuil des 10 000 a pu être observé fin mai pour atteindre le niveau maximal relevé sur l’année de 10 042 foyers bénéficiaires (fin juin 2023).

  • La population couverte

La population couverte par le dispositif RSA passe d’un effectif de 21 086 personnes au 31 décembre 2022 à 20 897 personnes au 31 décembre 2023, correspondant à une évolution de - 0,9 % sur la période (- 189 personnes).

N.B. : Les personnes couvertes sont celles présentes dans un foyer bénéficiaire du RSA. Ce sont principalement les conjoint(e)s et les enfants de l’allocataire identifié comme principal.

Socio-démographie des BRSA

  • Répartition du nombre de foyers bénéficiaires selon leur régime d’affiliation au 31 décembre 2023

 

La majeure partie des BRSA relève du régime général. Ils représentent en effet près de 96 % des effectifs au 31 décembre 2023. Cette proportion demeure stable au cours du temps.

  • Répartition du nombre de BRSA par structure familiale au 31 décembre 2023

Au 31 décembre 2023, 84 % des BRSA sont des personnes isolées, 45 % sont des femmes seules et 57 % sont des personnes sans enfant. Cette répartition demeure relativement stable au cours du temps.

  • Ancienneté des BRSA dans le dispositif au 31 décembre 2023

Les BRSA présents dans le dispositif depuis plus de 2 ans sont majoritaires : 76 %. Ils sont près de 58 % à y être depuis plus de 4 ans.

  • Répartition géographique des BRSA au 31 décembre 2023

MDD Nord agglomération

MDD Sud agglomération

MDD Nord Haute-Vienne

MDD Ouest Haute-Vienne

MDD Sud Haute-Vienne

3 033

3 545

754

866

864

33 %

39 %

8 %

10 %

10 %

Il n’est pas observé de changement notable d’une année sur l’autre. Près de 73 % des allocataires du RSA se concentrent sur les secteurs géographiques des MDD urbaines et péri urbaines (les proportions étaient équivalentes sur les 3 années antérieures).

  • BRSA percevant la prime d’activité

Au 31 décembre 2023, 2 992 foyers bénéficiaires du RSA percevaient la prime d’activité, représentant une part de 30,02 % de l’ensemble des BRSA (29,65 % au 31 décembre 2022).

Les dépenses

  • Evolution du montant de l’acompte versé au titre du RSA sur la période 2015-2023

En 2023, 66 690 638 € ont été versés au titre des acomptes RSA (allocations + indus), correspondant à une évolution annuelle de 4,4 % (63 887 567 € en 2022).

Cette progression s’explique notamment par les revalorisations successives et exceptionnelles du montant forfaitaire du RSA depuis le 2ème semestre 2022, période durant laquelle le montant forfaitaire du RSA s’était vu réévaluer de 4 % dans le cadre de la loi portant mesure d’urgence pour la protection du pouvoir d’achat.

  • Montant moyen mensuel

Au 31 décembre 2023, les foyers bénéficiaires du RSA perçoivent en moyenne 537,11 €. Ce montant s’élevait à 534,03 € au 31 décembre 2022 et à 507,81 € au 31 décembre 2021. Il en résulte une progression de 3,1 € sur un an (+ 0,6 %) et de 29,3 € sur deux ans (+ 6 %).

Le suivi d’activité du service RSA en 2023
  • Les cas non délégués aux Organismes payeurs (OP) examinés par le service RSA

Les conventions de gestion du dispositif RSA concluent avec les OP listent les cas d’ouverture de droit ou de décisions non délégués aux OP. Il s’agit, des ouvertures de droit ou renouvellement concernant les ressortissants européens, les dispenses d’allocation de soutien familial, les neutralisations de ressources pour les travailleurs indépendants et non-salariés agricoles, les dérogations au statut étudiant et plus largement les décisions nécessitant une décision dérogatoire du Président du Conseil départemental. En 2023, le service RSA a donc instruit, dans ce cadre, 460 décisions d’opportunité portant sur l’ouverture ou le maintien du droit au RSA. Ce chiffre témoigne d’une activité en baisse de 21 % par rapport à 2022. A noter, les dossiers concernant le cas de ressortissants de l’Union européenne sont toujours dominants (156 dossiers).                                                                                                    

  • L’examen des demandes de remises de dettes et des dossiers soumis au Conseil départemental au titre de suspicion de fraudes

Le Conseil départemental a adressé 54 demandes de contrôles aux OP au cours de l’année (contre 55 en 2022) afin de vérifier la situation de certains allocataires.

Une commission présidée par la 5ème Vice-Présidente du Conseil départemental en charge de l’insertion et du logement se réunit régulièrement au cours de l’année. Une grille d’analyse et des critères de traitement mis en place depuis 2017 permettent une présentation harmonisée des situations ainsi qu’une graduation des positions adoptées.

En 2023, la Commission a statué sur 237 dossiers (215 en 2022) pour un enjeu financier de 1 579 395 € soit 24 % d’augmentation :

  • demandes de remises de dettes : 77 dossiers examinés (82 en 2022) pour un montant d’indus de 353 417,37 € (montant initial des créances, le solde étant de 293 204,67 €). La commission a accordée 130 784,24 € de remise de dettes ;
  • dossiers potentiellement frauduleux : 160 dossiers présentés (133 en 2022) pour un montant total de 1 225 978,45 € soit une augmentation de 40 % du montant des préjudices et de 20 % du volume de dossiers.

Ces dossiers ont donné lieu à 84 dépôts de plainte, 9 amendes administratives, 34 avertissements, 24 recouvrements simples, 6 dossiers qui ont fait l’objet d’une déqualification de fraude et 3 dossiers ajournés.

Depuis 2022, la collectivité, dans le cadre de sa politique contre la fraude au RSA, a accentué son implication au sein du Comité opérationnel départemental anti-fraude (CODAF), instance partenariale co-présidée par le Parquet et le Préfet et rassemblant l’ensemble des administrations et des services d’enquêtes.

Cela a notamment permis au Département de présenter les problématiques rencontrées lors de l’instruction de certaines demandes de RSA de ressortissants européens et d’être sollicité au cours d’enquêtes menées par le Groupe interministériel de recherche de Limoges (GIR).

  • L’instruction des recours administratifs et contentieux

En 2023, le service RSA a reçu 121 recours administratifs et en a traité 96 (chiffres stables). En parallèle, 8 requêtes contentieuses devant le tribunal administratif ont été réceptionnées.

18 jugements du Tribunal administratif ont par ailleurs été rendus (concernant des contentieux anciens) :

  • 2 jugements défavorables ont pu faire l'objet d'une nouvelle notification d'indu pour vice de forme ;
  • 16 décisions favorables.
La mise en œuvre de l’accompagnement sur les territoires
  • Orientations et réorientations

La procédure d’orientation initiale est réalisée systématiquement vers le Conseil départemental pour tout nouvel entrant. Elle repose sur un entretien diagnostic au cours duquel les données relatives à la situation sociale et professionnelle des bénéficiaires sont recueillies, servant de base à une connaissance élargie à l’ensemble des allocataires et à l’élaboration des parcours d’insertion.

Au 31 décembre 2023, 9 099 personnes bénéficiaient d’une orientation en cours de validité.

Le nombre de personnes soumises aux droits et devoirs s’élevant à 10 130, ce sont 91 % de personnes soumises aux droits et devoirs qui sont effectivement orientées au 31 décembre 2023 (soit une augmentation de 10 points par rapport à 2022).

A ce titre, 3 259 procédures d’orientations initiales ont été initiées en 2023 par les services sociaux du Département.

Par ailleurs, 75 Commissions de veille et d’intégration locale (CVIL – nom donné aux équipes pluridisciplinaires prévues par le code de l’action sociale et des familles) se sont réunies au cours de l’année 2023 et ont décidé :

  • de maintenir 2 976 orientations sociales (+ 6 % par rapport à 2022) ;
  • de valider 2 115 réorientations (+ 47 %).

Orientations initiales

Orientation d’accompagnement social

3 259

Réorientations / CVIL

Réorientation vers PLIE / ARPE

284

Réorientation vers le Conseil départemental

164

Réorientation vers France Travail

1 667

Autre (RME, CHRS, Centre de jour) 

/

Total Réorientations

2 115

Réexamen de situation / CVIL

Maintien d’orientation sociale

2 976

Les orientations sont principalement sociales, à 65 %, cette proportion tendant à diminuer depuis 2022 conformément aux orientations du PDI.

Orientation (socio)professionnelle

dont France Travail

2 822

soit 89,2 %

dont PLIE

237

soit 7,5 %

dont ARPE

106

soit 3,3 %

TOTAL

3 165

soit 34,8 % de l’ensemble des personnes orientées.

      

Orientation sociale

dont CD

5 816

soit 98 %

dont ARSL

104

soit 1,75 %

dont RME

14

soit 0,25 %

TOTAL

5 934

soit 65,2 % de l’ensemble des personnes orientées

  • La contractualisation

En 2023, 4 829 Contrats d'engagements réciproques (CER) ont été signés par l'ensemble des référents RSA soit un taux de contractualisation plus élevé de 10 % par rapport à 2022.

TYPE DE CONTRATS

2021

2022

2023

Avenant du CER

18

23

30

Accompagnement professionnel (contrats PLIE / ARPE)

332

231

278

CER

4 906

4 174

4 521

TOTAL

5 256

4 428

4 829

Ce chiffre recouvre des types de contrats différenciés, à savoir :

 

CER Niveau 1

CER Niveau 2

CER PLIE

CER ARPE

Avenant

Total

nombre

1 978

2 543

179

99

30

4 829

%

40,96

52,66

3,71

2,05

0,62

100

Les CER de niveau 1 et 2 correspondent dans les deux cas à des contrats signés avec des BRSA orientés social, lesquels sont dans leur très grande majorité accompagnés par des travailleurs sociaux du Département. Dans le premier cas, la dimension sociale est privilégiée au regard de l’importance des freins à l’emploi identifiés. Les CER de niveau 2 sont conclus avec des BRSA en mesure d’amorcer une démarche professionnelle, notamment à travers la mobilisation de différents dispositifs d’insertion.

  • Les sanctions

Le nombre de proposition de sanctions présentées en CVIL s’élève en 2023 à 1 307 dont 648 réductions ont été effectivement appliquées durant cette année ainsi que 200 suspensions suite à réduction.

À noter, 459 dossiers présentés en CVIL ont abouti à une décision de non sanction, principalement en raison de la régularisation du dossier par les allocataires.

Pour mémoire les CVIL se prononcent sur l’opportunité de la sanction une seule fois, pour la réduction. Pour le 2ème niveau de sanction (suspension suite à réduction), le dossier n’est pas représenté à la commission.

La majorité des sanctions (réductions et suspensions) a pour motif l’absence de contractualisation ou renouvellement de contractualisation dans les délais.

Les actions d’inclusion sociale

Ces actions sont destinées à développer les prérequis nécessaires à l’élaboration de parcours d’insertion pour les personnes ne pouvant accéder aux mesures d’insertion professionnelle ou au secteur de l’Insertion par l’activité économique (IAE) comme inscrit dans le PTI.

Elles constituent, en parallèle de l’accès au droit commun, une offre d’insertion mobilisable dans l’élaboration des CER, particulièrement destinée aux personnes accompagnées par les travailleurs sociaux du Département.

De natures très diverses (ateliers de mobilisation, accompagnement psychosocial, aide financière, spécificités de certains publics), ces actions, au nombre d’une vingtaine, bénéficient à 2 916 personnes majoritairement d’allocataires du RSA.

Le Conseil départemental a contribué en 2023 au financement ou cofinancement de l’ensemble de ces actions à hauteur de près de 540 000 €.

Les actions mises en œuvre par des opérateurs dans le cadre de marchés publics

Les marchés publics liés aux dispositifs d’inclusion ont été renouvelés au 1er juillet 2023 pour une durée d’un an renouvelable 3 fois. Ils s’ouvrent à un public plus large en grande précarité et vulnérabilité.

Cette offre d’insertion, divisé en plusieurs lots, est cofinancée par le fonds social européen dont le suivi administratif est assuré par 2 collègues au sein du service RSA.

  Ces actions interviennent sur 3 champs d’intervention :

  • les savoirs de base ;
  • l’accompagnement psychologique et psychothérapeutique ;
  • la socialisation.

Depuis le 1er juillet 2023, 371 orientations ont été adressées aux différentes structures avec 295 entrées effectives, 58 personnes sur listes d’attente et 18 non entrées.

  • Les savoirs de base

La population RSA se caractérise par une part conséquente de personnes disposant de qualifications inférieures à un niveau V et/ou ne maîtrisant que partiellement le français. Cette situation compromet la construction de parcours d’insertion cohérents et nécessite une offre de formation élargie et accessible.

L’offre départementale est structurée autour de 14 ateliers répartis sur l’ensemble du territoire, certains ateliers s’adressant spécifiquement à des bénéficiaires issus de la communauté des gens du voyage.

Depuis 2021, 2 ateliers ruraux expérimentent la mixité des publics (non francophone et gens du voyage).

  • La socialisation

Parmi les fragilités sociales, l’isolement ou le sentiment d’isolement sont fortement représentés chez les BRSA. Depuis de nombreuses années, des groupes de socialisation sont donc mis en place sur l’ensemble du territoire départemental.

En 2023, 4 groupes se sont régulièrement réunis : 2 sur l’agglomération limougeaude (dont 1 hors marché public, soutenu via une participation financière), 1 à Saint-Léonard-de-Noblat et 1 à Bellac.

  • Le soutien psychologique et la mobilisation pré-socioprofessionnelle

L’état de santé, notamment psychologique, des BRSA est en moyenne plus dégradé que dans la population générale et constitue un frein récurrent à l’inclusion sociale et professionnelle.

Le Département finance donc, via 2 lots du marché public « inclusion », des actions visant au soutien psychologique et à la mobilisation pré-professionnelle. L’objectif est de permettre à chaque bénéficiaire de développer la confiance en soi, d’impulser de nouvelles dynamiques, et d’apporter des compétences de base en vue d’une autonomie personnelle, sociale et professionnelle.

L’accompagnement se réalise en collectif ou en individuel.

  • Les actions hors marchés

Les actions financées hors marchés publics, majoritairement sous forme de subventions à des associations, ont pour vocation de compléter l’offre à destination des publics les plus éloignés de l’emploi. Il s’agit principalement de permettre à ces publics d’acquérir des savoirs de base et de permettre une socialisation via des actions de groupe.

  • La plateforme mobilité

Ce dispositif partenarial permet, dans le cadre de la politique départementale d’insertion, d’avoir accès à :

  • un accompagnement adapté dans une optique de formation (diagnostic mobilité, auto-école, vélo-école) ;
  • un service de location de véhicules 2 ou 4 roues à tarif adapté adossé à un garage solidaire.

La plateforme présente une activité toujours conséquente. Environ 600 personnes sont rencontrées chaque année dans le cadre de ces services.

Néanmoins, son accès pour le public résidant en zone rurale reste peu développé.

Le fonds d’insertion départemental (FID)

Pour faire face au désengagement de l’Etat, suite à la fin de l’aide personnalisée de retour à l’emploi qui permettait de prendre en charge en partie les dépenses liées à la reprise d’activité professionnelle (emploi, formation, création d’entreprise), le Conseil départemental a décidé de mettre en place un Fonds d’insertion départemental (FID) doté annuellement de 40 000 €.

Au titre de l’année 2023, 22 281,22 € ont été alloués à des BRSA.

On note, comme les années précédentes, une forte mobilisation du fonds pour les questions liées à la mobilité qui représentent 80 % des dépenses.

La stratégie départementale d’inclusion numérique

La maîtrise des outils numériques est désormais une condition indispensable au bon déroulement du parcours social et professionnel de chacun. Or, aujourd’hui encore, un grand nombre de haut-viennois souffrent d’illectronisme.

Ce phénomène touche d’autant plus durement les personnes en situation de précarité qui se trouvent confrontées à la fois à l’exclusion sociale et à l’exclusion numérique, générant des difficultés en termes d’accès aux droits ou encore de construction d’un parcours vers l’emploi.

De ce fait, depuis 2021, le Conseil départemental s’est engagé, aux côtés de nombreux partenaires institutionnels et d’un réseau dynamique de structures de terrain, à lutter contre l’exclusion numérique et ainsi répondre aux besoins grandissants de la population dans ce domaine.

Cette stratégie vise à professionnaliser et à rendre plus lisible l’offre en matière d’inclusion numérique afin de répondre aux besoins des personnes en situation de difficulté face à la numérisation croissante de la société, matérialisée notamment par :

  • la mise en ligne d’une cartographie de l’offre d’accompagnement ;
  • des outils de communication à destination du public et des professionnels ;
  • l’amplification du volet d’itinérance numérique en allant au plus près des citoyens sur les territoires les plus isolés (près de 500 participants accueillis dans des petites communes depuis trois ans) ;
  • la présence d’un coordonnateur pour animer le réseau des acteurs départementaux de l’inclusion numérique et notamment les conseillers numériques France service présents sur l’ensemble du territoire.

L’Etat a annoncé en 2023 son souhait de reprendre la main sur le réseau d’inclusion numérique.

Focus sur le dispositif des Pass Numériques

Ce dispositif, initié en 2021, a connu un succès croissant et a su rencontrer son public au fil des ans malgré un démarrage difficile.

L’année 2023 a été particulièrement prolifique dans l’utilisation de ces Pass par les structures habilitées, ce qui a permis de former et/ou de perfectionner environ 500 personnes à l’utilisation des outils numériques en Haute-Vienne.

Toutefois, l’État a signifié l’arrêt du dispositif des Pass numériques au 31 décembre 2023 sur tout le territoire français.

Années

Nombre de Pass scannés

Nombre de bénéficiaires

Nombre de prescriptions

Nombre de parcours réalisés

Nombre de parcours complets

2021

369

39

98

39

35

2022

1 880

210

336

228

154

2023

4 989

492

647

603

539

TOTAL

7 238

741

1 081

870

728

Mon contact

Conseil départemental de la Haute-Vienne

Pôle emploi insertion

11, rue François Chénieux - CS 83112
87031 LIMOGES CEDEX 1
05.44.00.10.18