Que d’interrogations et d’incertitude
Lemois même des 60 ans de la constitution de la V
e
République,
nous avons vécu une situation surprenante, un Premier Ministre
faisant office de Ministre de l’Intérieur le temps qu’une nouvelle
équipe gouvernementale soit composée dans la douleur.
Après plus d’un an au pouvoir, s’il y a bien une certitude, c’est
celle que le Président de la République n’apparaît plus aux
yeux de français comme le nouveau progressiste qu’il a tenté
d’incarner, bien au contraire.
Un fossé se creuse non seulement entre l’exécutif et les Français,
de plus en plus nombreux à être préoccupés par l’accélération
de la réduction de leur pouvoir d’achat, mais également entre
l’exécutif et les élus locaux.
La passe d’armes entre le gouvernement et plusieurs maires
ayant eu recours à une augmentation de la taxe d’habitation
pour compenser lapertefinancière liéeà labaissedesdotations
allouées par l’État en est un exemple. Que dire encore du plan
national de prévention de lutte contre la pauvreté dévoilé le
13 septembre dernier, si ce n’est qu’il illustre bien la volonté
de ne pas s’appuyer sur le travail réalisé sur les collectivités
territoriales. Plusieurs mesures envisagées sont déjà mises
en œuvre par le Département de la Haute-Vienne ; citons
notamment la prolongation de l’aide sociale à l’enfance jusqu’à
21 ans, la signature d’un contrat d’engagements réciproques
pour chaque bénéficiaire du RSA, l’accompagnement des
actions d’insertion ou encore l’instauration de tarifs sociaux
pour la restauration scolaire…
Les collectivités territoriales mènent des politiques au plus
près des besoins exprimées par la population, il est bon de
le rappeler. Un récent baromètre d’Ipsos précise que 80% des
Français conservent une assez haute idée de la qualité des
prestations des collectivités locales mais qu’ils n’acceptent pas
un recul des services publics locaux.
Un encouragement à poursuivre nos actions mais aussi un
défi compte tenu des contraintes budgétaires de plus en plus
lourdes.
Le matraquage fiscal des retraités
Comme nous le savons tous, la hausse de la CSG opérée début
2018, a fait des ravages dans le porte-monnaie des retraités.
Mais ce n’est rien comparé à ce qui va se passer avec le prélè-
vement à la source et la sous-indexation des pensions à comp-
ter du 1
er
janvier 2019.
Dans le cadre du prélèvement à la source, les taux appliqués
début 2019 ne tiendront pas compte des réductions d’impôts
et les remboursements n’interviendront que l’année suivante.
Seuls seront consentis les crédits d’impôts pour les particuliers
employeurs et les personnes âgées dépendantes dès janvier
2019. Mais précisons que cette mesure fiscale sera plafonnée
et seulement à hauteur de 60 % !
À cela, s’ajoutera la sous-indexation des pensions qui péna-
lisera elle aussi lourdement le pouvoir d’achat de nos aînés.
L’étude l’Institut des Politiques Publiques présentée le 11 oc-
tobre dernier démontre bien que les retraités seront les grands
perdants de la politique fiscale voulue par le Président de la
République.
LeplanpauvretédeMacron: unvéritable
jeudebonneteaubudgétaire !!!
Alors que la pauvreté touche 13,6% des Françaises et des
Français et 19,1% des moins de 18 ans, le plan “Stratégie de
lutte contre la pauvreté” présenté par le Président de la
République, est un véritable cache-misère destiné à donner
un semblant d’aspect social à la politique libérale qu’il mène
depuis 2017. Le déblocage annoncé de 2 milliards d’euros par
an d’ici la fin du mandat pour la prévention de la pauvreté
est largement insuffisant au regard des milliards d’euros que
l’État va économiser par la baisse des allocations sociales et
des pensions, et ceux versés au titre du CICE et des baisses
des cotisations l’an prochain aux entreprises. Autrement dit,
pour financer la lutte contre la pauvreté, le gouvernement va
piocher dans les revenus des personnes un peu moins pauvre.
C’est donc à un jeu de bonneteau budgétaire auquel se livre
le gouvernement où la priorité mise sur l’extrême pauvreté,
financée par la contribution des personnes un peu moins
malchanceuses.
GROUPE SOCIALISTE
ET APPARENTÉS
LAURENT LAFAYE
Président du groupe Socialiste
et apparentés
Conseiller départemental
du canton de Panazol
GROUPE LES RÉPUBLICAINS
-UDI-MODEM-
INDÉPENDANTS
SARAH GENTIL
Présidente du Groupe
Les Républicains - UDI - Modem -
Indépendants
Conseillère départementale
du canton de Limoges 6
GROUPE ADS-PCF
PIERRE ALLARD
Conseiller départemental
du canton de Saint-Junien
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HAUTE-VIENNE, LE MAG #155 / TRIBUNES LIBRES