L’accompagnement socioprofessionnel qui vise à travailler de manière concomitante sur les freins sociaux et le projet professionnel s’appuie à la fois sur les moyens propres au Conseil départemental, l’Accompagnement renforcé pour l’emploi (ARPE) et sur un partenariat développé avec les acteurs locaux de l’insertion professionnelle, le Plan local pour l’insertion et l’emploi (PLIE) de Limoges Métropole et France Travail dans le cadre de l’accompagnement global.
L’ARPE, pour le territoire rural, et le PLIE, pour le périmètre de l’agglomération de Limoges, visent une logique de parcours avec un enchaînement d’étapes. La modalité « accompagnement global » entre France Travail et le Département s’attache, quant à elle, à une remobilisation de demandeurs d’emploi facilitant l’accès aux droits tant sur le volet scial que professionnel. Au total, ces actions mobilisent 21 professionnels.
La file active mensuelle des participants est estimée, en 2024, à près de 1 230 personnes dont environ 70 % sont titulaires du RSA.
Les résultats produits par ces dispositifs restent satisfaisants mais marquent une inflexion des sorties positives au regard d’un marché de l’emploi plus contraint : en moyenne 45 % des sorties interviennent pour un motif favorable. Le nombre d’entrées dans les dispositifs s’accroît en 2024, après plusieurs années de baisse, sans retrouver encore le niveau d’avant la pandémie sanitaire. Certaines dispositions mises en place en 2024, notamment avec l’orientation directe de nouveaux BRSA vers les référents ARPE, contribuent à cette amélioration. La mise en place de la loi pour le plein emploi et des nouvelles modalités d’orientation des BRSA, à partir de janvier 2025, vont également contribuer à revoir ces processus.
D’autre part, concernant le suivi des BRSA exerçant une activité économique, le recours aux dispositifs de droit commun est, depuis 2023, une priorité dans la constitution d’étapes du parcours d’insertion de ce public. On relève, en septembre 2024, que le nombre de foyers bénéficiaires du RSA dont au moins un de leur membre est Travailleurs non-salariés (TNS) a atteint 1 700 personnes, soit 17,5 % des foyers allocataires. Cette augmentation est régulière depuis 5 ans et a progressé de 2 % entre septembre 2023 et septembre 2024. La problématique reste la faiblesse des ressources déclarées par des entreprises durablement existantes et l’adhésion très limitée de ce public aux dispositifs qui leur sont dédiés.
Enfin, concernant les Non-salariés agricoles (NSA) bénéficiaires du RSA, dont le nombre est en légère augmentation en 2024 pour atteindre 158 foyers bénéficiaires, une contribution départementale aux deux dispositifs suivants est maintenue, à savoir :
Les objectifs et les modalités d'intervention du Département, tant pour les contrats aidés que pour les aides aux postes des Structures de l’insertion par l’activité économique (SIAE), se déclinent dans la Convention annuelle d'objectifs et de moyens (CAOM) signée avec l’État.
Alors que les contrats aidés sont un outil qui fait l’objet depuis quelques années d’un intérêt et d’un soutien irrégulier et en baisse de la part de l’Etat, au détriment des personnes pour lesquelles ils peuvent être mobilisés dans la construction de parcours vers l’emploi, le Département s’attache à créer les conditions pour une mobilisation optimale de ces dispositifs dans le cadre réglementaire fixé par l’Etat.
En 2024, la CAOM signée avec l’Etat prévoyait que le Département pouvait prescrire 100 PEC destinés à des BRSA, renouvellements et conventions initiales inclus. Au 31 décembre 2024, toutes les demandes éligibles à la CAOM ont reçu un avis favorable. Au total, 71 PEC ont été conclus avec les caractéristiques suivantes :
Tous les employeurs de PEC ont été affectés par la baisse des taux de prise en charge décidée par arrêté de la Préfecture de Région depuis février 2022, mais également par le seuil extrêmement bas de la programmation nationale applicable en 2024. Cela explique en partie la baisse des demandes.
Au regard de la dégradation du marché de l’emploi, l’Assemblée départementale du 15 octobre 2020 s’était par ailleurs prononcée pour relancer une aide aux employeurs du secteur marchand en faveur de l’insertion professionnelle des BRSA.
Depuis cette date, le dispositif CIED « emploi Booster » est proposé aux employeurs qui en font la demande. La participation mensuelle départementale (559 € au 31/12/2024) représente une aide égale à environ 30 % du SMIC brut pour un contrat à temps plein, la durée de la prise en charge étant de :
Une seule aide à l’emploi a été validée en 2024 : 1 CDI de 35h00 dans le secteur du commerce. Intervenant en fin de parcours d’insertion, en principe pour des personnes présentant moins de difficultés dans l’emploi, la conclusion des CIED « emploi Booster » est plus complexe à mettre en œuvre que les PEC. Au regard, du nombre de CDI bien supérieur conclu via les suivis ARPE ou PLIE notamment, il apparaît que globalement les embauches ont lieu sans recourir aux aides financières. Aussi, au regard du contexte financier et des résultats de ce dispositif, il est proposé en 2025 de solder les engagements et de mettre fin, au moins provisoirement, à cette opération.
Enfin, s’agissant du volet Insertion par l’activité économique (IAE), le Département concentre son action sur les BRSA inscrits dans un parcours d’insertion au sein des ACI, ces actions s’adressant à un public très éloigné du marché du travail ordinaire.
Ainsi, une participation correspondant à 188 postes occupés par des BRSA pendant 12 mois a été répartie auprès des 15 opérateurs d’ACI en fonction du nombre agréé de postes d’insertion et de leur capacité à les accueillir. En 2024, plus de 50 % des postes en chantiers d’insertion étaient occupés par des BRSA.
Ainsi, en soutien aux contrats aidés, le Département a octroyé en 2024 :
Soit un total de 1 630 321 € pour 260 postes en contrats aidés occupés par des BRSA.
Partenaires des politiques publiques orientées vers une société plus inclusive, les SIAE jouent un rôle de tremplin vers l’emploi. Ciblant un public précaire, elles constituent un outil efficace pour rompre leur exclusion sociale et professionnelle.
En 2024, le Conseil départemental a accordé 787 000 € aux actions ciblant l’insertion professionnelle dont 693 296 € aux différentes SIAE au titre de l’encadrement socioprofessionnel qu’elles proposent aux BRSA.
Au total, ce sont 33 opérateurs qui sont intervenus sur le territoire départemental, dont 6 dans le cadre du prêt de main d’œuvre, service proposé par les Entreprises de travail temporaire d’insertion (ETTI) et les Associations intermédiaires (AI) :
Au 31 décembre 2024, 2 221 personnes ont été salariées en insertion dans les SIAE.
Complétant l’offre des SIAE, le Département s’appuie également sur les Groupements d’employeurs pour l’insertion et la qualification (GEIQ).Trois groupements sollicitent le soutien du Département pour l’emploi de BRSA : le GEIQ agri Limousin Périgord, le GEIQ 87 construction et le GEIQ SAGE (services à la personne).
En 2024, 3 projets ont été soutenus au titre de l’Appel à projets (AAP) « Innovation sociale » :
Initialement programmé sur la période 2019-2021 et prolongé en 2022, l’AAP « Innovation sociale » 2023-2025 a permis de financer 3 dossiers pour un montant total de subvention de 19 258 €.
L’ARPE, pour le territoire rural, et le PLIE, pour le périmètre de l’agglomération, visent une logique de parcours avec un enchaînement d’étapes. La modalité « accompagnement global » entre Pôle emploi (devenu France Travail) et le Département s’attache, quant à elle, à une remobilisation de demandeurs d’emploi facilitant l’accès aux droits tant sur le volet social que professionnel. Au total, ces actions mobilisent 21 professionnels.
La file active mensuelle des participants est estimée à près de 1 200 personnes dont environ 70 % sont titulaires du RSA.
Les résultats produits par ces dispositifs restent tout à fait satisfaisants : en moyenne, 55 % des sorties interviennent pour un motif favorable. En revanche, le nombre d’entrées est, dans l’ensemble, insuffisant et met en lumière les difficultés liées à l’orientation, l’information et la mobilisation des bénéficiaires. Ces difficultés confirment la nécessité de rénover rapidement les processus d’interventions comme cela est indiqué dans les propositions du PTI. Certaines dispositions sont engagées et des effets sont attendus en 2024.
D’autre part, concernant le suivi des BRSA exerçant une activité économique, le recours aux dispositifs de droit commun est, depuis 2023, une priorité dans la constitution d’étapes du parcours d’insertion de ce public. On relève en effet, en décembre 2023, que le nombre de foyers bénéficiaires du RSA dont au moins un de leur membre est Travailleurs non-salariés (TNS) a atteint 1 641 soit 16,5 % des foyers allocataires. Cette évolution, qui connaît une augmentation régulière depuis 5 ans, se poursuit sur les derniers trimestres 2023et une très grande majorité n’ont bénéficié d’aucun des dispositifs qui leur sont dédiés.
Enfin, concernant les Non-salariés agricoles (NSA) bénéficiaires du RSA, dont le nombre reste stable avec 135 foyers, le Département participe chaque mois à la cellule haut-viennoise agri-accompagnement pour garantir un appui technico-économique et social aux exploitations fragilisées et peut apporter exceptionnellement un soutien financier ponctuel pour des situations sociales particulières.
Un appui à la politique conduite en faveur des contrats aidés
Les objectifs et les modalités d'intervention du Département, tant pour les contrats aidés que pour les aides aux postes des Structures d’insertion par l’activité économique (SIAE), se déclinent dans la Convention annuelle d'objectifs et de moyens (CAOM) signée avec l’État.
Alors que les contrats aidés sont un outil qui fait l’objet depuis quelques années d’un intérêt et d’un soutien irrégulier de la part de l’Etat, au détriment des personnes pour lesquelles ils peuvent être mobilisés dans la construction de parcours vers l’emploi, le Département s’attache à créer les conditions pour une mobilisation optimale de ces dispositifs dans le cadre réglementaire fixé par l’Etat.
Un objectif de 100 Parcours Emploi Compétence (PEC)
En 2023, la CAOM signée avec l’Etat prévoyait que le Département pouvait prescrire 100 PEC destinés à des BRSA, renouvellements et conventions initiales inclus. Au 31 décembre 2023, toutes les demandes éligibles à la CAOM ont reçu un avis favorable. Au total, 87 PEC ont été conclus avec les caractéristiques suivantes :
Tous les employeurs de PEC ont été affectés par la baisse des taux de prise en charge décidée par arrêté de la Préfecture de Région depuis février 2022, ce qui explique en partie la baisse des demandes.
Le Conseil départemental poursuit également sa collaboration avec divers organismes facilitant les passerelles avec les entreprises classiques. Il soutient ainsi les acteurs suivants :
L’expérimentation TZCLD, lancée en 2017 sur 10 territoires nationaux pilotes, cherche à résorber le chômage de longue durée en proposant aux personnes sans emploi depuis plus d’un an des CDI rémunérés au SMIC au sein d’Entreprises à but d’emploi (EBE). 47 départements ont participé en 2024 à cette expérimentation avec 75 territoires habilités et 85 EBE dont 3 comptent plus de 100 salariés. Depuis le début de l’expérimentation, 3 352 salariés ont été embauchés en EBE.
Depuis le 16 novembre 2023, le Territoire de la Communauté de communes de Noblat est habilité pour expérimenter le dispositif TZCLD. Cette expérimentation a abouti à la création de l’EBE nommée « Noblatout » en septembre 2024.
Après avoir accompagné ce projet dans sa phase de développement, via l’AAP « Innovation sociale », le Département de la Haute-Vienne a confirmé son engagement dans le dispositif. Une convention pluriannuelle d’objectifs et de moyens CPOM 2024-2026 a été conclue le 17 septembre 2024 avec l’association « Expérimentation territoriale contre le chômage de longue durée », l’Etat et France Travail.
En 2024, l’EBE « Noblatout » a débuté ses activités avec un prévisionnel de 2,74 ETP portant ainsi la participation du Département à 8 278,89 €. Le premier bilan fournit fait état d’un réalisé de 1,68 ETP, la participation du Département a donc été réévaluée à hauteur 5 137,12 €.
Au titre de l’exercice 2025, l’EBE prévoit le recrutement de 17,32 ETP.
L’intégration des clauses sociales d’insertion dans les marchés publics permet de réserver, selon différentes modalités juridiques, un volume d’heures de travail à des personnes engagées dans un parcours d’insertion professionnelle.
C’est également un outil majeur de renforcement de l’IAE,sans coût supplémentairepuisqu’il est une condition d’exécution, voire d'attribution d’un marché.
Ce dispositif est bénéfique aux publics en difficulté, notamment les BRSA, car il permet de renforcer leurs compétences mais également d’étayer leur démarche de recherche et de retour à l’emploi. Les entreprises y trouvent également un intérêt car il permet de valoriser leur responsabilité sociale tout en répondant à des besoins de recrutement de main d’œuvre.
En 2024, une légère baisse du nombre d’heures totales réalisées est toutefois observée, liée principalement à l’absence de travaux effectués sur cette année par SNCF réseau. Le nombre d’opérations et de participants demeure stable.
Sur le plan qualitatif :
En 2025, de nouvelles opérations sont dès à présent programmées avec les donneurs d’ordre tels que l’ODHAC/LOGELIA, ENEDIS, le GHT, la DIRCO, RTE.
Conscient de la nécessité de mettre en place des dispositifs variés permettant d’accompagner le retour vers l’emploi des différents publics BRSA, le Département met en œuvre ou participe à des initiatives favorisant les rapprochements avec les entreprises.
La collectivité poursuit la gestion des PMSMP pour les personnes accompagnées dans le cadre du dispositif ARPE. Cet outil permet à des publics éloignés de l’emploi de bénéficier de phases d’immersion en entreprise. De courte durée (en général, de 35 à 70 heures), elles ont pour objectif de permettre la découverte d’un métier, de confirmer un projet professionnel ou encore d’initier une démarche de recrutement.
Sur l’année 2024, 11 PMSMP ont été réalisées (contre 10 en 2023) le plus souvent sur une durée de 70 heures et pour découvrir un métier ou un secteur d’activité.
Au final, cet outil, mobilisé de manière très ciblée, confirme sa pertinence pour les bénéficiaires du dispositif ARPE en confortant les possibilités d’agir vers un retour à un emploi durable : 2 personnes suite à ces périodes d’immersion ont été recrutées en contrat aidé ou en remplacement.
A la suite de la promulgation de la loi pour le plein emploi, le Département a conclu le 11 octobre 2024 avec l’Etat une nouvelle convention qui repose sur 2 volets :
Au total, l’intervention de l’Etat s’élève à 977 551 € en 2024 pour un montant de dépenses engagées de 3 267 000 €.
Conseil départemental de la Haute-Vienne
Pôle emploi insertion