GROUPE UNION DE LA DROITE, DU CENTRE ET INDÉPENDANTS SARAH GENTIL Présidente du groupe, Conseillère départementale du canton de Limoges 6 GROUPE ADS-PCF ET APPARENTÉS PIERRE ALLARD Président du groupe, Conseiller départemental du canton de Saint-Junien GROUPE PS, APPARENTÉS ET CITOYENS STÉPHANE DESTRUHAUT Président du groupe, Conseiller départemental du canton de Limoges 3 HAUTE-VIENNE, LE MAG #186 I TRIBUNES LIBRES 23 La liberté d’expression bafouée En mars dernier, notre groupe s’est opposé à la décision de la majorité départementale de nous retirer, au profit d’élus de gauche, les représentations qui nous avaient été légitimement accordées en 2021, proportionnellement au nombre d’élus que nous représentons au sein de cette collectivité, pour siéger au comité syndical de l’aéroport de Limoges Bellegarde. Cette nouvelle composition nous prive dès lors de participer à la gouvernance de cette infrastructure que nous considérons essentielle à l’attractivité du territoire. Dans un système représentatif en crise, nous dénonçons un choix strictement politique qui, a pour seul objectif, d’écarter toute voix discordante à celle de la majorité départementale comme l’a affirmé son Président. Quelle belle conception de la démocratie ! Tirer les leçons du passé L’année 2024, est celle de la commémoration des 80 ans du Débarquement et de la Libération de la France face à l’occupation nazie. Une série d’évènements et de cérémonies mémorielles, dont la venue d’Emmanuel Macron au village martyr d’Oradour, sont d’ores et déjà programmés. Cela, à la veille d’élections européennes qui semblent tourner à l’avantage du RN et dont les origines nationalistes étaient portées, dans les années 70, par les jeunes néofascistes du mouvement Ordre nouveau, ne l’oublions pas. La Libération n’a pas seulement été le refus de la dictature, c’était aussi l’affirmation de la solidarité et de la justice entre tous les citoyens. C’est tout le sens du programme du Conseil national de la Résistance qui a répondu à cet espoir en créant notamment la Sécurité Sociale ou encore les retraites par répartition. Y-a-t-il un pilote dans l’avion ? Depuis plusieurs mois, le Président de la Communauté Urbaine de Limoges Métropole montre une volonté irrépressible de prendre le contrôle de l’aéroport de Limoges. Sa demande serait motivée par la décision de la Région Nouvelle-Aquitaine de réduire sa participation au sein de l’aéroport de Limoges. Or, à notre connaissance, il n’existe aucune trace délibérée de cela. Mieux, en 2024, les élus régionaux ont voté le budget de la Région avec la même somme que les années précédentes pour le SMALB (le syndicat qui gère l’aéroport de Limoges). Alors pourquoi un tel empressement ? Car si l’on s’attache aux projections financières d’une telle décision, l’augmentation de la participation de Limoges Métropole conduirait à ce que les habitants de l’agglomération payent deux puis quatre millions d’euros supplémentaires tous les ans, alors que jusqu’à présent cette somme était couverte par la solidarité régionale ! Quoi qu’il en soit, lors d’une récente séance du Comité syndical plus que confuse, de nouveaux statuts ont été votés sur un coin de table sans qu’aucun projet de développement n’ait été présenté : les élus de la majorité départementale se sont donc abstenus. Depuis, le directeur de l’aéroport a démissionné ainsi que la Présidente du SMALB à laquelle nous tenons à rendre hommage. La présidence par intérim revient donc aujourd’hui au Maire de Panazol, par ailleurs Vice-Président de Limoges Métropole. L’objectif politique semble ainsi atteint mais ce sont les habitants de l’agglomération et en particulier ceux de Limoges qui vont en payer le prix ! Dans ce contexte mouvant, rappelons en plus que la Chambre Régionale des Comptes a plusieurs fois indiqué que la collectivité départementale était très contrainte pour financer un aéroport. Les futurs statuts votés à la va-vite, avec le soutien du groupe de droite du Département, sont inapplicables en l’état. Si l’importance de l’aéroport n’est pas à remettre en cause, cette décision peut nous amener à revoir nos modalités de partenariat, alors même que plus de la moitié des maires de l’agglomération ont exprimé leurs réticences et que nos questions restent entières : quel sera le mode de gestion de l’aéroport et avec quel partenaire ? Cette nouvelle gouvernance financera-t-elle les jets privés qui volent aujourd’hui depuis Bellegarde ? Va-t-on encore faciliter les compagnies low-cost, largement exonérées de taxes ? Malgré ces manœuvres et en responsabilité, les élus de la majorité départementale ont eux aussi voté le budget du SMALB afin de lui permettre de fonctionner tout au long de l’année 2024. Sylvie ACHARD, Philippe BARRY (Aixe) ; Brigitte LARDY, Alain AUZEMÉRY (Ambazac) ; Stéphane VEYRIRAS (Bellac) ; Amandine SELLÈS, Alain JOUANNY (Châteauponsac) ; Annick MORIZIO, Jean-Louis NOUHAUD (Condat) ; Véronique GUILHAT-BARRET, Stéphane OSTROWSKI (Limoges 1) ; Chérifa TLEMSANI, Fabrice ESCURE (Limoges 2) ; Bernadette TROUBAT, (Limoges 3) ; Marlène LALOGE (Limoges 4) ; Ludovic GERAUDIE (Limoges 5) ; Cécile BOURDEAU, Thierry MIGUEL (Limoges 7) ; Gulsen YILDIRIM, Gilles BÉGOUT (Limoges 9) ; Anne-Marie ALMOSTER RODRIGUES, Yves RAYMONDAUD (Rochechouart) ; Christelle AUPETIT-BERTHELEMOT, Jean-Claude LEBLOIS (Saint-Léonard) ; Monique PLAZZI, François BOISSERIE (Saint-Yrieix).
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